6 décembre 2008

LE MAL HAIT PARTOUT

Une vraie pourriture, une pourriture, une charogne.
La charogne qui te cogne dans le ventre.
L’Alien est parmi nous.
Et les hyènes sont en nous.
Et moi, je regarde cette télé chauve qui dégueule son lot quotidien d’insanités sur la marche sanitaire du monde, sur un monde en train de disparaître.
Les images me rattrapent
J’entends certains mots
Comme j’entends du vomi dans mes entrailles.
Comme j’entends couler du sang dans mes veines, c’est ma veine, ma dégaine.
Je dégaine plus vite que mon ombre et mon ombre me rattrape déjà.
Et cette télé chauve comme le premier de la classe qui maintenant, donnez-moi mon train-train quotidien.
Le mal est partout, le mal est parmi nous, le mal est en nous, le mal est nous, le mal et nous.
J’ai mal partout, j’ai mal de moi, j’ai mal en moi.
Je hais mal
Je est mal comme Je est un autre.
Et cette autre télé chauve comme un bébé en train de péter qui continue d’amuser le public des pains et des jeux, des je qui hait cette médiocre petite fenêtre.
Et toi qu’est-ce que tu regardes ?
Qu’est-ce que tu gardes ?
Les foules sont endormies
Et la géante rouge dans son explosion extraordinaire englobe et gobe tout.

CONTINENTS, L'ENSEIGNE DE VAISSEAU PREND L'EAU.

Les antilopes comme des salopes, les guépards veulent leur part. Les lions toujours aussi cons. Les pumas fauchés aux pieds, les zèbres touchés aux lèvres, les Européens avec des appareils photo pour cartes postales achetées au club.
L’humanité n’a pas d’avenir dans ce pays où les antilopes se font bouffer, où les guépards se font dépecer, où les lions se font flinguer, où les pumas se mettent aux pieds, où les zèbres se font photographier par des européens munis de braguettes automatiques, numériques, cathodiques.
Les buildings comme des sardines, les rues pour tapins noirs en robe de chambre, les églises ouvertes pour les jeunes loups endormis par les vieux loups affamés, les serpents dans la ville à pied, à cheval ou en voiture et quelques avions kamikazes.
L’humanité n’a pas d’avenir dans ce pays où les boîtes sont ouvertes au forceps, où les corps s’enlacent de guerre lasse, où les églises dopent à mort, où les serpents arpentent jusqu’au massacre. Une pipe par-ci, une pipe par-là.
Les murailles jusqu’à la lune, les vélos jusqu’au centre avide, vile, les temples jusqu’au préchi précha du secrétaire de section, les rues pleines de vers ou de lucioles en chaleur, les poings serrés dans ta gueule, dans un raz de marée qui me fait rire, les corps mouillés jusqu’à la sueur avec dans la main droite et dites je le jure, de longues queues ouvertes comme des bananes molles et au moins quelques millions de crânes affichés fièrement dans les cages à rizière.
L’humanité n’a pas d’avenir dans ce bordel ambulant, dans ce corps de dragon, dans ce chien dont les viscères font guirlande pour un Noël de merde et de vomi, dans ces rues ambulantes où les queues se perdent dans les bouches de dégoût.
Les planches de surf comme des entrées froides pour les requins du commerce, les pustules qui gonflent sous l’épiderme que je hais, les dessins à la craie pour photos amateurs, les bouteilles d’alcool à brûler dans les dents des crocodiles dont tout le monde se marre au zoo.
L’humanité n’a pas d’avenir dans ce territoire d’aventures pour parc à thème, dans cette pizzeria fasciste assortie de corn beef salé, sucré, dans ces gonflettes à t’en faire péter les couilles comme des raisins secs. L’humanité n’a pas d’avenir, elle pue la fin de l’histoire, elle a mal l’humanité et le mal hait partout et surtout.