22 février 2009

JE SAIS LES FEES

Je sais l’effet que ça fait, c’est assez des fées aux cheveux blonds, bouclés. Rêves bâclés, songes défaits de magie et de chimères…Elles sont perdues les clefs.
Je ne rêve plus d’Eve jimi, elle ne fait plus rêver, son jeu d’effet. De fait, elle a dans le regard un mensonge tout fait, prête à étouffer et à renier comme une veuve noire d’un revers de manche tous les dimanches, lundi compris.
Je sais l’effet que ça fait, qu’il est passé le présent imparfait. Au subjonctif jeu de l’amour et de la floraison, sans raison apparente, ni parente, tes secrets sont restés cachés. Je reste le mécréant qui dessine à la craie tes seins où boire le lait sacré. Et quand je bois ce petit lait, ma bouche avide est pleine pour t’aduler ?
Je sais l’effet que ça fait que le printemps ne se soit pas prêté ou rendu au jeu du pendu. Les faits d’hiver n’ont pas été et le compte-rendu est vite fait. Les jardins d’Eden se sont pourtant donné du mal pour plaire aux serpents de mer et les fées portées par les alizés courant dans les allées sont allées lisses muettes et mues par des hélices aux ailes accrochées dans le vent.
Je sais l’effet que ça fait, je suis resté là-bas sur le carreau près du temple où les corps se croisent. Mes plans ont été contrecarrés, ôtés et je fais pâle figure sans un atout en poche, ni un ours en peluche même le cœur ne tombant pas à pic.
Je sais les fées, je sais les fées des marabouts, je sais les fées des rêves, je sais les fées des fous.
Je sais les fées qu’elles font.
Je sais l’effet que ça fond, que sa blonde, que ça boucle.
Au jardin des fées, je me suis fait jardinier.
Et depuis de bouture en rose, de pensée en arbre et de pois en haie, j’ai acquis la main verte par osmose, la langue verte par envie, le verbe vert par souci, les yeux verts par hasard, la queue verte par exemple et la monnaie par ici comme par magie en hommage aux fées, en homme pour l’effet que ça fait.